Small favors, de Colleen Coover
Vulgarité et manque d’imagination : est-ce vraiment ainsi que « les filles aiment les filles »?
Il suffit de naviguer sur les forums littéraires et sur les blogs pour constater que les femmes aiment l’érotisme, voire ne boudent pas quelques incursions dans l’univers pornographique avec quelques classiques comme Sade, avant de s’aventurer dans des chemins plus sinueux (sans mauvais jeu de mot). Les Éditions La Musardine sont bien connues des amatrices avec leur collection « Osez… ».
On leur pardonnera donc aisément cette incartade malheureuse dans l’univers de la BD pornographique à destination du public féminin. Le trait est grossier, malhabile, même s’il se veut d’inspiration manga. Les dialogues, d’un ridicule consommé, prêteraient à rire si ça ne devenait pas franchement affligeant au bout de 10 pages. Cependant, on ne bouquine pas une bande dessiné érotique pour la profondeur des dialogues, n’est-ce-pas? (difficile d’écrire un article à haute teneur sexuelle sans éviter ce qui pourrait passer pour de mauvais jeux de mots – loin de moi cette idée, pourtant!).
Restent les situations. Cette BD s’adresse aux filles qui aiment les filles, certes, mais les femmes hétérosexuelles peuvent être friandes de scénarios homosexuels (contrairement aux hommes); de même qu’on peut apprécier les BD érotiques faites par des hommes pour les hommes. Il faut juste y mettre une bonne dose de sophistication, de fantasme, de beauté qui manquent cruellement à cette BD. Qu’on est loin de Manara et ses femmes pulpeuses et sensuelles, ses scénarios précurseurs et originaux comme Le déclic… Rien de tout cela dans Small favors, compilation sans intérêt de Comics, dont l’effet de répétition est lassant et horripilant. Des vagins en gros plan à toutes les pages sont aussi attirants que des carcasses de bœufs sur l’étal du boucher: il faut une grosse dose d’imagination pour les transformer en steak tartare appétissant.
Le plus pénible, finalement, n’est pas tant la lecture de cette BD que la frustration de se dire que si les femmes ne sont capables que de produire ce genre de navet, on continuera de se rabattre sur les bandes dessinées produites par des hommes. On peut aussi visionner la série The L Word, destinée aux femmes qui aiment les femmes: petit bijou de beauté, de sensualité et de sexualité torride.
JE VOUS LE CONSEILLE SI…
… vous tombez dessus par hasard, pour vous faire votre propre avis.
EXTRAIT :
Un trait plutôt grossier, des phrases ridicules : on est loin du porno chic!
VOUS AIMEREZ PEUT-ÊTRE :
Héloïse est chauve, de Emilie de Turckheim |
La comtesse de Ricotta, de Milena Agus |
Érotisme gourmand et amoureux! | Quelques scènes érotiques (ou plus si affinités) bien plus féminines! |
Catégorie « érotisme » du Challenge Amoureux, un peu déçue de ne pas y mettre un livre plus savoureux! |
Les opérations Masse Critique de Babelio sont toujours attendues avec autant d’impatience dans la blogosphère! Grâce aux partenariats qu’ils nouent avec des maisons d’édition, on fait des découvertes. Un grand merci pour leur travail, et merci également à La Musardine pour l’envoi de cette BD, et dont je testerai plutôt la collection « Osez… » la prochaine fois!
Publié le 7 Mai 2012, dans .Contes, BD, jeunesse... et le reste!, Partenariats, et tagué érotisme hard ou porno soft, Challenge amoureux, Chroniques, coup de griffe. Bookmarquez ce permalien. 26 Commentaires.
A lire de tels livres, je deviendrais bien végétarienne, moi 😀
ahahah, c’est très bon!!!! 😀
Je sens que ce livre m’est destiné …. je blague bien sûr !
Je crois que les avis sont unanimes sur ce livre…
Évidemment, je passe…
Tu ne rates rien! 😉
Comme toi j’avais choisi une bd érotique, et comme toi j’ai été déçue… je note MAnara dont tu parles qd même !
Ah mais Manara, c’est la classe, moi étant plus jeune j’ai adoré! les dessins sont beaux, et au moins il y a un minimum d’imagination, bcp de sensualité!
Heuuuuuu… non merci !
Ah bah je te comprends!
Je ne connais pas mais ne suis pas vraiment tentée. Moi, je suis tombée par hasard sur « Fraise et chocolat » et pas top non plus. « Récit hautement érotique » nous dit la pub. Oui, bon, bof…
L’érotisme, j’aime bien : sensualité, mystère, beauté…. fantasme… le problème c’est que la frontière avec le porno cru et raté est ténue et bien trop souvent franchie!
Absolument pas ma tasse de thé !
en plus il y a tellement d epages qu’il ne faut surtout pas le commencer, c’est super long!
J’ai écrit un avis sur un roman de la même maison d’édition et étais face au même dilemme pour les jeux de mots foireux. Après, ça fait sourire et pour parler d’une déception, c’est encore ce qu’il y a de mieux.
Comme tu l’as dit, j’ai commencé par les classiques avant de me tourner vers les chemins sinueux et moins connus du contemporain, mais je n’accroche décidément pas / moins : la langue classique a l’avantage de l’âge qui a rendu la langue élégante, même les expressions les plus vulgaires (elles ont acquis un petit côté désuet qui m’amuse)
ahhh, essaye les belles BD genre Manara, franchement c’est un classique et on comprend pourquoi! 😉
J’avais lu à propos de cette BD une critique très tiède sur un blog d’ordinaire assez indulgent et ça m’avait incitée à passer mon chemin.
« Cependant, on ne bouquine pas une bande dessiné érotique pour la profondeur des dialogues, n’est-ce-pas? »
C’est un vaste débat qui revient régulièrement sur les quelques blogs consacrés à la littérature érotique. Je suis de celles qui n’arrivent pas à mettre leurs neurones en veille quand elles lisent un truc érotique (et je ne vois pas pourquoi je devrais le faire) et qui sont tout aussi exigeantes avec la littérature érotique qu’avec la littérature « normale ». Malheureusement, s’il est difficile de trouver des romans érotiques de qualité, il semble que pour la BD, ce soit encore pire! Il n’y a vraiment que Parris Quinn et, dans une moindre mesure, Manunta, qui aient un peu trouvé grâce à mes yeux. Quant à Manara, je trouve évidemment qu’il dessine des femmes absolument superbes, mais j’ai néanmoins énormément de mal à le lire, ses scénarios me paraissant d’une grande vacuité et ses personnages masculins n’étant pas particulièrement appétissants.
Si tu es intéressée par l’érotisme, je me permettrai de te recommander de jeter un oeil à Mr d’Emma Becker, qui est mon gros coup de coeur de ces derniers mois.
ehhh, meci du conseil! je vais aller voir tous les auteurs et titres que tu cites! 😉
Eventuellement je peux mettre mon cerveau en veille si on m’y aide avec une bel univers. mais je n’aime pas le crudité et la vulgarité, et là au contraire mon cerveau se réveille et s’insurge… 😉
Au vu de tes réponses aux commentaires, je corrige mes recommandations! Je pense que les auteurs de BDs que j’ai cités ne te brancheront pas. Peut-être plutôt le recueil Premières fois? J’ajouterais bien aussi Jimmy Beaulieu, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de le lire, j’ai juste des BDs de lui dans ma PAL
Pour le roman que j’ai cité, Mr, il est très cru, mais très bien écrit et fin et sensible.
Comme je suis connectée avec mon blog « perso », je me permets de t’indiquer les liens vers mes billets sur l’autre blog, si tu as envie d’avoir un peu plus de détails sur les oeuvres citées.
Merci beaucoup marie, je vais retenir ces références, même celles que tu as citées en 1er : j’aime bien faire des découvertes, même si elles ne me plaisent pas à chaque fois! 😉
j’aimerais bien que les femmes auteures de la littérature érotique voient plus loin que la rentabilité immédiate et cessent de reproduire les clichés et fantasmes des films pornos…mais en ce domaine comme en d’autres, il faut bien gagner sa vie….
Certaines femmes s’y essayent des des films mais là c’est pas vraiment mon créneau donc je ne sais pas ce que ça donne… 😉
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