La salle de bain du Titanic, de Véronique Ovaldé

Le navire de Véronique Ovaldé n’est pas près de sombrer.

Autant on apprécie la langueur sensuelle de Ce que je sais de Vera Candida, la lenteur de l’histoire, à l’image de la vie qu’on imagine sous des latitudes où le soleil tape et la chaleur écrase. Véronique Ovaldé sait créer des univers légèrement décalés, empreint d’une poésie subtile et douce.

Autant on découvre dans La salle de bain du Titanic un tout autre registre. Trois nouvelles que le lecteur recolle les unes aux autres, formant une histoire dont on perçoit vaguement le malaise plus qu’on ne le palpe avec certitude. Il manque cependant une rondeur dans ces vies qui s’entremêlent, ce rythme tellement particulier qu’on retrouve dans les très courts romans d’Amélie Nothomb ou dans les nouvelles haletantes de Sylvain Tesson.

Une adolescente se remémore les vacances qui ont bouleversé sa vie, sans dévoiler son secret, laissant le lecteur deviner, sans grande difficulté, l’origine de la blessure qu’elle soigne depuis de nombreuses années. Sa mère se bat contre un cancer qui n’en finit pas de l’emporter, par vagues successives. Souffrance des corps et des âmes s’entrechoquent, la jeune fille faisant taire sa détresse qu’elle imagine minime en comparaison de la bataille que mène sa mère.

La salle de bain du Titanic est un recueil de textes originellement parus dans des magazines, et la compilation des trois récits ne donne rien de plus qu’un assemblage détourné de son contexte. Le style est bon, on se doute qu’on ne posera ce livre qu’après en avoir lu la dernière phrase. Ce roman ne souffre cependant que peu la comparaison avec le très remarqué Ce que je sais de Vera Candida, du même auteur.

JE VOUS LE CONSEILLE SI…

… les nouvelles vous charment. Des textes courts, rythmés, vifs… mais loin de la verve d’Amélie Nothomb tout de même.

EXTRAITS :

Et ce matin-là, durant l’été des orques, mon père m’a perdue et un type m’a prise pour quelqu’un d’autre.

VOUS AIMEREZ PEUT-ÊTRE :

Le cœur cousu,
de Carole Martinez
C’est pour ton bien,
de Alma Brami
Mais, bien sûr, vous l’avez déjà lu… n’est-ce-pas? Lisez Alma Brami, et regardez ses interviews!

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Publié le 10 Mai 2012, dans Partenariats, et tagué , , . Bookmarquez ce permalien. 14 Commentaires.

  1. Il m’intéresse !

  2. Je n’étais pas tenté (à cause de la couv) mais ton article me fait changer d’avis, je tenterai donc !
    Ce que tu dis à propos de Vera Candida est vrai, je crois que c’est le meilleur roman d’Ovaldé et du coup, ça peut fausser la donne pour la lecture de autres….heureusement pour « des vies d’oiseaux » je l’ai lu avant Vera, sinon je crois que j’aurais eu la même impression. Cela dit, elle a un style et un univers bien à elle et une jolie écriture, de quoi passer de bons moments.

  3. J’ai eu un peu de mal avec cette auteure au début, je retenterai le coup avec « Ce que je sais de Vera Candida »

  4. geraldinecoupsdecoeur

    Tu parles de nothomb, tu m’accroches, mais après tu dis que c’est tout de même loin de la verve de Nothomb… Alors je vais d’abord lire ce que je sais de vera Candida et après, on verra si je suis séduite pour aller plus loin dans la plume de Veronique Ovaldé.

  5. Ton article est le reflet de ce que j’en pense.
    De plus,je trouve que ce poche est cher par rapport au contenu de l’ouvrage!!c’est mon avis.

  6. plumedecajou

    Moi je suis complètement tombée sous son charme. Jamais je n’ai senti qu’il s’agissait de 3 nouvelles indépendantes, j’ai vraiment lu et vécu cette histoire comme un roman en 3 chapitres. J’ai vraiment beaucoup aimé !
    Sauf la fin.Outch. !

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